A must read , in Le Mauricien of 28th May, the interview of Stefan Gua of ReA
Some Extracts:
"...Mais se réunir ne suffit pas. Il faut apporter des changements en profondeur. Si nous ne faisons rien pour les changer, un autre parti au pouvoir pourra utiliser ces mêmes failles ou faire pire que le MSM. C’est pour cela que nous avons invité à une convergence. Toutefois, nous ne sommes dans aucune alliance pour l’heure.
Reconnaître le statut de citoyen, c’est reconnaître un Mauricien en tant que Mauricien. Le mini-amendement de 2014 allait dans ce sens. Après les élections de 2014, le gouvernement aurait pu poursuivre pour venir avec une loi Full-Fledged pour les élections de 2019, mais il ne l’a pas fait. Au contraire, le MSM a fait reculer notre société. ll faut aussi dire que ce combat contre la classification n’a pas commencé avec ReA. En 1695, Anna de Bengale et ses compagnons avaient mené la révolte en mettant le feu à la caserne des Hollandais. Dans les années 70, des partis ont défié la classification communale. Il appartient maintenant aux prochaines générations de poursuivre le combat.
À notre niveau, le combat juridique est terminé. La Cour a rejeté notre plainte. Il faut maintenant réfléchir comment continuer le combat. Notre démarche pour une nouvelle Constitution va dans ce sens. C’est un débat qu’il faut peut-être mener au niveau de l’Assemblée nationale maintenant.
Il y a plusieurs dossiers prioritaires, mais quelque chose que je considère comme fondamental, c’est de redonner l’espoir aux jeunes, à Maurice. Beaucoup sont en train de quitter le pays. Ils ne se sentent pas épanouis ici. Il y a beaucoup d’accidents mortels impliquant les jeunes. Il faut arriver à comprendre la psychologie des jeunes en menant une vie dangereuse. N’oublions pas la drogue qui fait des ravages.L’une des approches est de revoir la distribution de la richesse.
Les jeunes doivent pouvoir accéder à la terre, par exemple. Aujourd’hui, s’ils veulent acheter un terrain, par exemple, ils doivent s’endetter à vie. Il faut revoir la société mauricienne. Aujourd’hui, à part le travail, il n’y a rien. Les loisirs sont inexistants et il n’y a pas de place pour la culture. Le Mauricien ne peut se résumer à un maillon dans une chaîne de production. Il faut une société où toutes ces dimensions sont prises en compte.
Par ailleurs, nous notons l’émergence de nombreux prétendants qui n’ont pas de vrais repères idéologiques non plus. Peut-être que nous pensons que c’est la norme. Il y a une tendance à la pensée néolibérale. Par exemple, quand Navin Ramgoolam a annoncé le transport gratuit, nous avons tout de suite entendu des questions du genre : combien cela va coûter à l’État ? Où allons-nous trouver l’argent ? Mais on trouve bien de l’argent pour les hôpitaux gratuits et les prestations sociales. La vraie question n’est pas là. C’est comment distribuer la richesse de manière équitable.Si la société n’a que des repères néolibéraux, c’est grave. Il faudra aussi revoir l’orientation économique, la vente des terres à travers les IRS/Smart Cities, etc. (i have also raised the issue that the welfarist measures cannot be implemented without putting in question the present neo-liberal economic system !)
Il y a un modèle qui a été introduit en 2000 et tous ceux qui sont venus après ne l’ont pas remis en question. C’est dommage que les prétendants au pouvoir se contentent de questionner l’administration du pays et non pas l’orientation du pays ! Les jeunes qui quittent le pays ne le font pas parce que les institutions ne fonctionnent pas, mais parce qu’ils n’arrivent pas à trouver leur place."